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L’impact de l’expertise actuarielle dans les pays en développement

En novembre 2020, on a assisté à la mise sur pied d’Actuaires du monde (AdM ou Actuaries of the World), un organisme sans but lucratif dont la mission est d’aider les pays en développement qui ont besoin d’expertise en gestion de risques et en actuariat. L’équipe de Voir au-delà du risque a rencontré la direction d’AdM pour en apprendre davantage sur ses activités.

Les connaissances locales en matière d’actuariat font défaut dans plusieurs pays. Dans de telles situations, les gouvernements et les organisations non gouvernementales savent qu’il s’agit d’un problème qui doit être réglé, mais n’ont pas encore les connaissances ou les ressources pour embaucher des experts. C’est là qu’AdM entre en jeu. Renata De Leers, actuaire belge basée au Togo et déléguée générale pour AdM : « Nous jetons les bases afin que par la suite, une fois notre travail terminé, il existe des occasions de collaboration pour des experts. Nous préparons le terrain pour permettre la croissance de la profession actuarielle. »

Grâce au travail des bénévoles, AdM offre des notions et une formation de base en actuariat dont un pays en développement ou émergent a besoin pour démarrer. Il s’agit souvent d’un long processus. « Cela requière beaucoup d’énergie et d’efforts puisque les requérants savent rarement de quoi ils ont besoin. Parfois, le tout prend deux ou trois ans. », explique De Leers. Mais une fois qu’un projet précis est amorcé, tout se déroule généralement bien à moins qu’il n’y ait une perturbation, comme un changement de gouvernement à la suite d’un coup d’État. C’est malheureusement la réalité dans certains pays. AdM n’offre cependant aucune consultation gratuite qui pourrait être fournie par une entreprise privée, puisque son rôle est principalement de guider le requérant jusqu’à ce que ce dernier soit en mesure de travailler avec des actuaires-conseils.

« Nous jetons les bases afin que par la suite, une fois notre travail terminé, il existe des occasions de collaboration pour des experts. Nous préparons le terrain pour permettre la croissance de la profession actuarielle. »

Renata De Leers, déléguée générale pour AdM

Comme plusieurs organismes, AdM trouve la majorité de ses projets par réseautage. L’organisme dépend énormément des contacts personnels de ses bénévoles et plusieurs membres du conseil d’administration viennent de pays où leurs services sont requis. Le financement provient de sources variées : les membres doivent payer une modique cotisation annuelle (100 € pour les actuaires qualifiés et un taux réduit pour les associés(e)s, les étudiant(e)s et les membres de pays à faible revenu). Des dons sont également sollicités et 85 % des fonds reçus servent directement aux projets. L’organisme a aussi un certain nombre d’initiatives de financement participatif. Lorsque des bénévoles se rendent dans un autre pays, les dépenses locales (repas, hébergement, etc.) sont normalement payées par l’organisme d’accueil et les frais de déplacement sont couverts par des dons et(ou) les bénévoles eux-mêmes. Les technologies de vidéoconférence, devenues omniprésentes depuis un an, ont permis au programme de mentorat d’AdM de prendre son plein essor puisque les bénévoles d’Amérique du Nord et d’Europe peuvent contacter des mentorés presque n’importe où dans le monde.

En ce qui concerne l’admissibilité au bénévolat pour l’AdM, il y a très peu de restrictions. « Tout le monde est accepté. Tout le monde peut nous aider. » affirme Jean Berthon, président du conseil d’administration d’AdM et ancien président de l’Association Actuarielle Internationale. « Nous voulons des gens prêts à travailler pour le bien des pays à revenu faible ou intermédiaire, qui souhaitent mettre à service leurs connaissances et leurs aptitudes pour mener à bien des projets, des missions et des formations. »

Par conséquent, la mission sociale de l’organisme est d’une importance vitale. AdM a lancé, par exemple, une campagne de financement pour un projet d’inclusion financière au Togo. Selon UNICEF, 500 M de personnes en Afrique ne peuvent pas prouver leurs identités, dont 94 M d’enfants surnommés les enfants fantômes. Ces personnes doivent être « identifiées » pour avoir accès à une éducation, aux programmes sociaux et à divers services. Quoique le coût de cette démarche est habituellement très bas, les frais sont trop élevés pour la majorité des familles. À Aného, au Togo, l’administration municipale a pour objectif de fournir une pièce d’identité à 2 941 enfants et la campagne d’AdM vise à contribuer financièrement à cette initiative.

Les actuaires du Canada contribuent déjà aux efforts d’AdM et sont dans une position unique pour venir en aide à l’organisme qui a un besoin pressant pour des ressources francophones. AdM espère aussi étendre ses activités dans des pays où l’espagnol et le portugais sont les principales langues parlées. Pour de plus amples renseignements, consultez leur site internet ou leur brochure bilingue.

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