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« On the road again »

Par Michel St-Germain, FICA, Président de l’ICA

« Just can’t wait to get on the road again. »

– Willie Nelson

N’ayez crainte! Je n’ai pas l’ambition de devenir chanteur de musique country, mais comme Willie Nelson, j’ai pris la route pour faire la tournée canadienne d’Halifax à Vancouver, en passant par Québec, Toronto, Waterloo, Winnipeg et Calgary. Je vous parle, bien sûr, de la route électronique que j’ai empruntée depuis le confort de ma maison.

La mission de l’Institut canadien des actuaires est de servir ses membres. C’est dans cet esprit que la tournée des clubs actuariels se déroule chaque année. Accompagné de Chris Fievoli, actuaire du siège social et de Jacqueline Friedland, notre prochaine présidente, j’ai eu l’occasion d’échanger avec les membres de partout au pays et de répondre à leurs questions. C’est une bonne façon de comprendre les préoccupations des membres et ce que l’ICA peut faire pour promouvoir la profession actuarielle.

Les clubs actuariels offrent aussi des occasions pour les actuaires de se rencontrer et de réseauter. À l’heure actuelle, il me semble que leur rôle est encore plus important puisqu’ils permettent de pallier ce qui nous manque durant cette pandémie : le contact humain. J’en profite pour vous encourager à joindre votre club actuariel local.

Ces visites m’ont permis de rencontrer les jeunes dirigeants de ces clubs actuariels. Notre profession continue de progresser avec ces jeunes actuaires qui savent manier fort habilement la technologie durant ces rencontres virtuelles et ainsi nous permettent d’établir un bon contact malgré la distance. Nous avons dressé la liste des questions soulevées pendant les discussions. J’aimerais en partager quelques-unes avec vous. Je garderai mes réponses brèves dans ce billet, mais sachez que le travail de plusieurs de nos commissions et groupes de travail porte sur ces enjeux.

Quel est l’effet de la pandémie sur l’ICA?

Au siège social, nous avons maintenu nos activités et continué à offrir les services aux membres. Certains événements sont passés en mode virtuel, y compris notre Congrès annuel qui a eu lieu sur une période de deux semaines en novembre. Nous apprenons à tirer pleinement profit de la technologie et souhaitons offrir aux membres l’occasion d’échanger entre eux en cette époque cruciale. Du côté de la profession, les actuaires contribuent au maintien des activités des assureurs, des cabinets-conseils et des organismes de réglementation.

Comment promouvoir la diversité parmi nos membres?

Nous croyons fermement que la diversité présente de nombreux avantages et que personne ne devrait avoir d’obstacles pour réaliser son plein potentiel. Le sondage réalisé auprès de nos membres nous indique que certains groupes sont sous-représentés au sein de la profession et dans notre équipe de bénévoles. Pour corriger la situation, le Conseil d’administration a récemment discuté de mesures qui seront mises en place au cours des prochains mois.

Quelles sont les répercussions des nouvelles normes comptables sur les assureurs?

En 2023, les assureurs canadiens se joindront aux assureurs à l’échelle mondiale afin d’appliquer ces nouvelles normes dans les états financiers. Plusieurs séances ont été offertes à nos membres lors de notre Congrès virtuel cet automne. Le Conseil des normes actuarielles et de nombreux groupes de bénévoles travaillent à la rédaction de documents pour appuyer nos actuaires dans cette transition. Nous avons aussi rencontré des organismes de réglementation, comme le Bureau du surintendant des institutions financières et l’Autorité des marchés financiers, pour nous assurer que nous partagions une compréhension commune de l’application de la norme IFRS 17. Les actuaires devront redéfinir leur rôle dans le choix des hypothèses actuarielles maintenant que celles-ci doivent respecter les normes comptables. Je suis convaincu que nous participerons aux décisions des assureurs pour nous adapter à ces nouvelles règles.

Pourquoi l’ICA publie-t-il des énoncés publics?

En plus de répondre aux nombreuses demandes des organismes de réglementation, l’ICA publie des énoncés de position sur des sujets d’intérêt public dans le but d’éclairer nos décideurs. Par exemple, nous avons pris position sur l’amélioration du Régime de pensions du Canada et du Régime de rentes du Québec, sur l’âge de la retraite et sur l’importance de divulguer les risques relatifs aux changements climatiques. Depuis les derniers mois, nous travaillons à l’élaboration d’un énoncé public sur le régime d’assurance médicaments. Ces énoncés sont élaborés selon un processus rigoureux. Les énoncés reflètent donc l’opinion d’un grand nombre de nos actuaires qui croient que nous pouvons contribuer au débat public. Nous croyons aussi que ces énoncés publics renforcent l’image des actuaires.

Que faut-il faire pour s’adapter aux nouvelles techniques d’utilisation des données et aux nouveaux modèles de prévision?

Les assureurs ont maintenant un accès beaucoup plus grand à des données précises pour choisir et évaluer les risques transférés. De nouveaux modèles sont utilisés et les techniques sont constamment raffinées pour faire des prévisions plus précises. Il est clair qu’il faut mieux définir le rôle des actuaires dans ce contexte. L’Institut souhaite offrir de la formation aux actuaires à cet égard pour leur permettre de participer à ces changements.

Pourquoi les actuaires devraient-ils analyser les risques relatifs aux changements climatiques?

L’impact des changements climatiques est préoccupant. Comme mentionné plus haut, l’ICA a diffusé en septembre 2019 un énoncé public concernant la divulgation des risques relatifs aux changements climatiques. Les organismes de réglementation des assureurs au Canada (et ailleurs dans le monde) ont annoncé que les états financiers des institutions financières devraient désormais divulguer ces risques. De plus, les huit plus grandes caisses canadiennes de retraite ont récemment demandé que les sociétés dans lesquelles elles investissent divulguent les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance. Il faut donc s’attendre à ce que la plupart des autres caisses suivent cette tendance. L’importance reconnue de ces risques pourrait influencer le choix des placements. Les actuaires détiennent l’expertise pour aider à évaluer ces risques et à comprendre leurs répercussions. D’ailleurs, l’International Actuarial Association a élaboré une méthodologie de préparation de scénarios de changements climatiques.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vouloir devenir président de l’ICA?

J’ai toujours profité de mes expériences dans divers rôles bénévoles à l’ICA et dans d’autres organisations. Je sais que ma contribution à titre de bénévole a fait de moi un meilleur actuaire. J’ai récemment accroché mes patins d’expert-conseil en régime de retraite. Je veux toutefois continuer à contribuer à notre société et redonner à ma profession. Au cours des derniers mois, le rôle de président m’a permis d’échanger avec des actuaires d’autres domaines de pratique et de prendre connaissance des défis stimulants qu’ils doivent surmonter.

J’ai bien aimé faire la tournée virtuelle des clubs actuariels et échanger avec les actuaires de partout au pays. Je peux vous confirmer que nous partageons une vision commune, c’est-à-dire d’utiliser nos talents en mathématiques pour contribuer à une meilleure gestion des risques dans le domaine financier. En 2021, je souhaite pouvoir reprendre la « vraie route » et avoir le plaisir de discuter avec les actuaires canadiens en personne.

Cet article reflète l’opinion de l’auteur et il ne représente pas une position officielle de l’ICA.

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