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Mon genre + Ma couleur de peau = ?

Par Valérie Adelson, FICA

L’ICA s’engage à reconnaître les contributions des actuaires Noirs du Canada au moment où nous allons de l’avant pour combler les lacunes en matière de diversité, d’équité et d’inclusion au sein de la profession. Alors que le Mois de l’histoire des Noirs touche à sa fin, nous sommes fiers de partager un article publié précédemment en mars 2021 par Valérie Adelson, FICA.

Je ne peux m’empêcher de penser à la signification d’être une femme noire dans les entreprises canadiennes. Pendant des années, j’ai participé à des initiatives de femmes conçues dans le but de discuter ouvertement de nos défis, nos insécurités, nos frustrations et nos aspirations. Elles nous ont fourni un environnement sûr où nous pouvions être nous-mêmes sans remords. Ce qui s’est dit lors de ces réunions est resté dans le cadre de ces réunions… Aujourd’hui, alors que nous continuons à discuter de la diversité, de l’équité et de l’inclusion, je me demande si les entreprises canadiennes sont ouvertes au fait que des personnes de couleur de peau ou d’origine culturelle similaires puissent ressentir ce besoin de se regrouper, de temps en temps, afin de se sentir suffisamment équipés dans le monde extérieur.

Pendant des années, je me suis empêchée d’adhérer à une organisation professionnelle pour personnes noires en raison de ma peur du jugement. J’avais peur d’être étiquetée d’une certaine manière. Je craignais que cela transmette le mauvais message, que mon réseautage ne soit pas assez diversifié. J’avais la conviction profonde que plus j’étais à l’aise avec des gens qui ne me ressemblaient pas (je pouvais le prouver) plus je serais acceptable par la société. Bien qu’être à l’aise dans des environnements divers reste un avantage indéniable, je me rends compte aujourd’hui que j’ai en quelque sorte perdu ma propre identité en essayant de m’intégrer à celle qui n’était pas la mienne.

Depuis quelques mois, pour la première fois de ma vie, j’ai commencé à assister régulièrement à des réunions de professionnels noirs. L’un des groupes dont je fais maintenant partie est composé uniquement de femmes noires. Semblable aux initiatives de femmes auxquelles j’avais l’habitude de participer, il constitue un environnement sûr où nous pouvons être nous-mêmes sans remords. Nous discutons de « nouveaux » tracas, tel que le changement de code, lors de nos rencontres. Comparativement aux initiatives traditionnelles pour femmes, un nouveau niveau de complexité a surgi de nos conversations. Non seulement nous sommes confrontées aux défis habituels auxquels sont confrontées les femmes en général, mais nous devons en plus ajuster constamment le « volume » de notre dimension noire.

Par la notion de dimension noire, j’entends le ton de notre voix, notre choix de mots, nos coiffures et nos choix vestimentaires lorsqu’il s’agit de recouvrir nos corps façonnés par notre patrimoine génétique. Au fil du temps, nous nous habituons à prendre des décisions inconscientes sur la façon de nous présenter à la société tout en obscurcissant souvent notre lumière. Ce changement constant de code devient épuisant même s’il est inconscient. Chaque décision d’ajuster ce volume de la dimension noire nous éloigne de notre identité.

Mon parcours personnel en rapport avec la diversité, l’équité et l’inclusion commence par un retour à mes racines, incluant des personnes qui me ressemblent afin que je puisse ensuite être suffisamment différente pour faire intégralement partie de la diversité. J’attends avec impatience le jour où je me sentirai à l’aise de dire aux gens que je ne suis pas disponible parce que j’ai ma rencontre « Bavardage de Filles Noires ». Je dois assumer ma singularité pour pouvoir ensuite la partager et devenir ainsi une partie significative de la conversation autour de la diversité, l’équité et l’inclusion.

Alors que nous aspirons à devenir un grand groupe soudé, nous avons aussi besoin d’espace parmi nous pour recueillir nos pensées, donner du sens à nos émotions et nous sentir suffisamment outillés pour affronter le monde.

Dans le but de créer un environnement diversifié, équitable et inclusif, nous devons accepter qu’une forme de division soit parfois nécessaire pour nous permettre ensuite de nous regrouper ensemble. Dans cette belle équation de diversité, d’équité et d’inclusion, n’oublions pas cette forme de division nécessaire avant de rajouter les composantes de la diversité pour arriver ensuite à multiplier les résultats. Après tout, nous recherchons tous la bonne réponse!

Plus je réfléchis à cette équation qui me paraissait compliquée au départ, plus je me rends compte que la solution est L’ÊTRE HUMAIN. Pendant que nous nous concentrons sur les différentes initiatives de diversité, d’équité et d’inclusion, n’oublions pas que derrière les données, derrière toutes les recherches, les articles et les stratégies, il y a des ÊTRES HUMAINS qui cherchent leur propre identité dans cette société complexe. N’enfermons pas les gens dans des moules préfabriqués, ayons des conversations avec eux (nous) pour mieux comprendre ce qui compte vraiment pour eux (nous).

Cet article reflète l’opinion de l’auteure et il ne représente pas une position officielle de l’ICA.

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