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Le Prix pour l’œuvre d’une vie bénévole 2023

Chaque année, l’ICA rend hommage aux bénévoles de longue date qui ont reçu le Prix pour l’œuvre d’une vie bénévole pour avoir effectué au moins 24 mandats. Cette année, les membres FICA Jim Brierley, Dave Dickson, Kit Moore, Jacques Tremblay et Nancy Yake se sont mérité ce prix. Dans cet épisode, nous discutons avec ces membres de leur expérience en tant que bénévoles et comment leur parcours a contribué au façonnement de leur carrière. Cet épisode est disponible en anglais seulement.

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Fievoli : Bienvenue à Voir au-delà du risque, le balado de l’Institut canadien des actuaires. Je suis Chris Fievoli, actuaire, communications et affaires publiques à l’ICA.

L’ICA a annoncé les plus récents lauréats des Prix du patrimoine, lesquels rendent hommage à leur engagement bénévole de longue date auprès de l’Institut. Quatre de ces lauréats sont avec nous aujourd’hui. Il s’agit de Jim Brierley, Dave Dickson, Kit Moore et Jacques Tremblay, quatre anciens présidents de l’ICA. J’aimerais également souligner le mérite de Nancy Yake, qui est aussi lauréate cette année, mais qui n’a pas pu se joindre à nous aujourd’hui.

Je vous remercie tous de votre présence aujourd’hui.

Moore : Ça me fait plaisir.

Dickson : Heureux d’être là aussi, Chris.

Tremblay : Une formidable reconnaissance. Merci beaucoup. Je suis ravi.

Fievoli : Excellent. Alors, lorsque vous réfléchissez à votre carrière actuarielle, quelle a été, pour chacun d’entre vous, la mission bénévole la plus enrichissante ou la plus stimulante? Commençons par vous, Dave, si vous voulez bien.

Dickson : D’accord. J’ai assumé la fonction de président pendant un mandat de trois ans, mais la fonction qui me revient (et Jacques s’en souviendra) est le poste que j’ai occupé au sein de la Commission de la recherche il y a bien des années, avec l’intention d’accéder à la présidence.

À l’époque, la Commission de la recherche en arrachait un peu. De nombreux projets avaient été mis en suspens et le Conseil d’administration avait exercé des pressions sur la Commission pour qu’elle dépense son budget, ce qu’elle n’avait pas été en mesure de faire. Et il se trouve que j’aime bien m’attaquer à un problème et y trouver une solution.

Je me suis donc joint à la Commission et j’ai relancé plusieurs projets. Nous avons également formé une alliance avec la Society of Actuaries, et toutes ces activités nous ont permis de générer bon nombre de projets de recherche. Au bout d’un an, John Dark, le trésorier, m’a téléphoné et m’a dit : « Dave, nous avons fait pression sur vous pour que vous dépensiez votre budget, mais vous l’avez dépassé. »

Et j’ai répondu : « Oh, je ne m’en étais pas rendu compte. » Alors, il m’a dit : « Mais ça va. Nous en avons simplement augmenté le montant parce que nous aimons ce que vous faites. » Mais je m’en souviens encore. J’ai beaucoup aimé vivre cette expérience formidable de parvenir à faire fonctionner quelque chose qui nécessitait une bonne dose de travail.

Nous avons réalisé quelques bons projets de recherche. Nous avons également formé une alliance avec la Society of Actuaries et avons réalisé un certain nombre de projets de recherche conjoints. À plusieurs reprises, la SOA a assumé la totalité des coûts de ces projets. Cela a donc été très avantageux pour les deux parties.

Fievoli : Jacques, à votre tour.

Tremblay : D’accord. Merci à tous de votre présence aujourd’hui. Oui, j’avais le plaisir de siéger au Conseil d’administration lorsqu’on vous a demandé de prendre en charge la Commission de recherche. Vous avez effectivement réussi à nous sortir d’un mauvais pas. Les membres se demandaient ce que nous faisions pour faire avancer ces projets.

De mon côté, la chose qui m’a marqué est l’annonce publique que nous avons faite avec le service des affaires publiques. Lorsque j’occupais les fonctions de président désigné et de président, nous publiions des énoncés qui disaient : « Voici les cinq choses que vous devriez envisager de faire, et voici les cinq choses que vous deviez envisager de ne pas faire. » Nous nous abstenions de prendre position.

Je voulais que nous soyons plus présents sur la scène publique canadienne. Nous avons donc créé un groupe de travail chargé, essentiellement, d’établir les règles à savoir : les situations dans lesquelles l’Institut canadien des actuaires pouvait publier un énoncé public; s’il s’agit d’un énoncé pouvant être publié rapidement dans les médias le même jour et qui nous permettait de nous faire entendre; ou s’il s’agit d’un sujet sur lequel nous voulions nous pencher avant de publier un énoncé et d’exercer un impact sur la population canadienne. Nous avons donc fait tout le travail nécessaire à l’interne afin d’établir les procédures et avons fait adopter le tout par les membres.

Et puis, dès que tout ça a été en place, Michel St-Germain a communiqué avec moi et m’a demandé de présider une commission visant à inciter les Canadiens et Canadiennes à envisager sérieusement de faire passer l’âge normal de la retraite de 65 à 67 ans. Il nous a fallu environ 18 mois. Mon équipe comptait 18 actuaires spécialisés dans le domaine des régimes de retraite. Six d’entre eux voulaient changer l’âge normal de la retraite, six autres ne le voulaient pas et les six autres étaient neutres. Michel St-Germain m’a donc tendu un véritable piège. En fin de compte, j’ai réussi à obtenir un consensus pour faire passer l’âge de la retraite à 67 ans et essayer de faire pression sur les gouvernements pour qu’ils envisagent d’adopter cette idée, même si cela n’était peut-être pas conforme à la rectitude politique.

Notre annonce a fini par être reprise par tous les grands quotidiens du Canada. Pendant une semaine, le service de communication de l’Institut canadien des actuaires nous a relayé un grand nombre de brochures et d’articles, et même du journal de ma petite province, au Québec, Le Soleil. Certains de mes amis m’ont envoyé une note me demandant si je savais que j’étais cité dans le journal du jour au sujet du passage de l’âge normal de la retraite de 65 à 67 ans.

Et pour couronner le tout, j’ai ensuite reçu un appel me disant que tout le monde parlait de moi à Toronto et que cette affaire faisait tout un boucan. Qu’on en parlait sur 680 News le matin. Et que BNN Bloomberg voulait faire une entrevue en direct en après-midi. Alors mon épouse est venue me rejoindre au centre-ville Toronto, m’a apporté un habit parce que j’étais en tenue décontractée ce jour-là. [Rire] J’ai donc fait le petit numéro de Superman. Je me suis changé dans mon bureau et je me suis rendu dans les locaux de BNN Bloomberg au centre-ville de Toronto. J’ai eu environ 20 minutes pour me préparer et j’ai fait une entrevue vidéo, que j’ai d’ailleurs réécoutée ce matin.

J’étais fier du travail que nous avions accompli et de la manière dont nous l’avions réalisé, mais aussi du fait que nous avions voix au chapitre, et que nous pouvions aider la population canadienne. Et dans ce cas, nous avons fait ce qu’il fallait. Ce fut un grand moment pour moi, Chris.

Fievoli : Bien. Excellent. Jim, êtes-vous en mesure de rivaliser avec ça?

Brierley : Je ne sais pas s’il est possible de faire mieux parce que je crois que cela a été un grand pas en avant afin de permettre à notre profession de jouer un rôle plus actif au chapitre des déclarations publiques, mais je vais essayer!

Dans mon cas, ç’a été la création des principes comptables généralement acceptés pour les compagnies d’assurance-vie. Ce fut un projet absolument herculéen déployé par un énorme groupe de membres. J’ai eu le privilège d’être au cœur de ce travail au sein de la Commission sur les rapports financiers, à titre de président de la Commission, de membre de la Direction et aussi de président. Au départ, le problème venait du fait que l’ICCA n’acceptait pas l’évaluation des primes nettes aux fins des rapports financiers, ce qui signifiait que tous les états financiers des compagnies d’assurance-vie s’accompagnaient de réserves. C’est à la Commission des rapports financiers qu’on a confié la tâche de résoudre cette affaire.

Tout d’abord, il nous a fallu comprendre ce dont l’Institut canadien des comptables agréés avait besoin pour calculer le passif actuariel afin de le rendre acceptable aux fins des rapports financiers. C’est ce qui nous a amenés à créer la méthode de la prime commerciale. Une telle évaluation des primes brutes nécessitait des normes professionnelles beaucoup plus détaillées et un jugement professionnel beaucoup plus poussé que ce que nous avions utilisé par le passé. J’ai participé activement à la rédaction et à la co-rédaction de plusieurs documents techniques. Il nous a ensuite fallu convaincre nos propres membres que l’adoption de normes aussi détaillées était la meilleure voie à suivre pour la profession.

Enfin, nous voulions éviter que l’actuaire doive créer deux évaluations différentes, chacune étant censée représenter le passif actuariel, qui nécessitait que le BSIF accepte les réserves pour écart aux fins des rapports exigés par la loi. C’est pendant mon année à la présidence que je me suis entretenu avec Michael Mackenzie, le surintendant du BSIF, et que je l’ai convaincu qu’il était dans l’intérêt du BSIF de disposer d’un état des résultats plus précis et plus comparable, même si, dans certains cas, cela se traduisait par un passif actuariel moins élevé, et qu’il pouvait veiller à protéger la solvabilité dans le bilan financier au moyen d’une méthode de calcul de l’excédent. Il a accepté et cela a mis fin à la démarche herculéenne engagée par des centaines de nos membres.

En fin de compte, cela a permis au Canada, à mon avis, de se doter du système de calcul du passif actuariel et d’établissement des rapports financiers le plus efficace et le plus précis du monde. Je suis donc très fier de ce projet qui s’est échelonné sur de nombreuses années.

Fievoli : Bien. Terminons avec Kit. Que retenez-vous de votre travail bénévole à l’ICA?

Moore : Pour moi, le travail le plus gratifiant et probablement le plus satisfaisant pour moi a assurément été celui qui touchait au Régime de pensions du Canada et au Régime de rentes du Québec. J’ai présidé deux groupes de travail, et ce, dix ans après mon séjour à la présidence, donc très longtemps après mon travail principal auprès de l’ICA. Mais ce travail s’est avéré très satisfaisant du fait qu’il réunissait un groupe d’actuaires chevronnés.

Ils avaient tous des opinions différentes. Je devais les réunir afin que l’on s’entende sur ce qu’il convenait de faire au sujet du Régime de pensions du Canada et du Régime de rentes du Québec. Nous avons mené ces deux groupes de travail sur une période d’environ deux ans, puis nous avons présenté nos idées au gouvernement, qui étudiait la question. Normand Gendron et moi-même avons présenté les recommandations du groupe de travail devant un comité parlementaire comptant une vingtaine de députés issus des différents partis, et ceux-ci ont accepté plusieurs de nos idées. Je crois que nous sentions que nous avions une certaine responsabilité à l’égard de la remise sur pied du Régime de pensions du Canada et du Régime de rentes du Québec. Cette expérience représente pour moi un parfait exemple de travail bénévole au sein de l’ICA parce qu’il m’a donné l’occasion de mieux apprendre les techniques de négociation.

Je crois que le perfectionnement des habiletés de présentation a probablement été la partie la plus stimulante de ce projet parce que nous avons dû présenter certaines idées et certains concepts actuariels au sujet des régimes à des représentants gouvernementaux et en particulier aux médias. Nous avons fait de nombreuses présentations à la radio, à la télévision et dans les journaux. Celles-ci ont représenté un défi, bien sûr, mais s’accompagnaient d’une grande satisfaction.

Ce type de projet, dans le cadre duquel on doit respecter un délai très strict et mettre au point un rapport et gérer correctement les groupes de travail, permet aussi de développer des compétences en matière de gestion de projet, que d’autres ont aussi mentionné, je crois. De tous les projets que j’ai menés, c’est assurément celui qui a été le plus satisfaisant.

Fievoli : J’aimerais que vous partagiez vos idées sur la façon dont le bénévolat à l’ICA vous a aidés à devenir de meilleurs actuaires et les conseils que vous donneriez aux membres qui envisagent de faire du bénévolat, mais qui s’inquiètent du temps requis dans le cadre d’un tel engagement ou de leur manque d’expérience. Quelles suggestions auriez-vous à formuler?

Dickson : Pour ce qui est du manque d’expérience, nous avons commencé, dans certaines commissions, à inviter les personnes n’ayant pratiquement aucune expérience à se joindre à une commission dans une optique de stage ou d’occasion d’apprentissage. Je crois que nous le faisons toujours. Je préside le Conseil de déontologie et nous accueillons quelques personnes qui n’ont pas beaucoup d’expérience au sein de l’ICA. Je crois qu’il s’agit d’une bonne façon de commencer.

Je vais revenir un peu en arrière et expliquer comment j’ai commencé à faire du bénévolat à l’ICA. Lorsque j’ai terminé mes examens, comme beaucoup d’entre nous, j’ai été sollicité par la Society of Actuaries et j’ai intégré quelques-uns de leurs comités des examens. En cours de route, j’ai rencontré Fred Thompson, dont tout le monde se souvient, qui était en train de mettre sur pied un groupe chargé de travailler à l’organisation d’une assemblée annuelle mixte de l’ICA et de la Society of Actuaries, afin d’examiner l’organisation de quelques séances. Il m’a donc demandé de participer à ce projet, je ne me souviens plus pourquoi.

C’est ce que j’ai fait. Et j’ai recruté plusieurs personnes pour organiser des séances intéressantes – des séances mixtes. Puis, en cours de route, j’ai été mis en contact avec la Commission sur les programmes de l’ICA. Et je crois… J’ai oublié qui en était le président. Ah oui, c’était Rob Stapleford! Alors Rob m’a demandé de siéger à la Commission sur les programmes et j’ai accepté. À partir de ce moment, j’ai été engagé auprès de l’ICA pendant bien des années. Mais j’ai toujours trouvé le travail bénévole très stimulant et, de mon point de vue, le fait de faire certaines choses, en particulier de présider des commissions, m’a certainement permis d’améliorer mes compétences en gestion, parce qu’il est souvent très difficile de présider un groupe, d’obtenir un consensus et de faire avancer les choses.

L’autre élément important pour moi a été le réseautage. Le bénévolat m’a permis de faire la connaissance de bien des gens, et cela a donné lieu à des développements sur le plan de mon travail. Je me souviens que nous avions un problème de tarification avec un régime d’assurance temporaire et l’un des membres de ma commission travaillait pour la société Empire, je crois. J’en parlais avec lui et il m’a dit « Oh, nous avons résolu ce problème » et, en cinq minutes, il a expliqué comment résoudre ce problème, et cela a très bien fonctionné.

Et encore une autre chose. Nous avons été impliqués dans le recours collectif américain relatif à notre produit d’assurance-vie universelle à primes autofinancées. J’ai rencontré un autre actuaire, Gordon Grant, qui venait de terminer un projet similaire avec la Prudential et qui m’a mis sur une piste de solution que j’ai présentée à mon entreprise et que nous avons finalement mise en place.

Et pour ce qui est des conseils concernant le bénévolat, je crois que c’est une excellente chose. Je ne ferais pas de bénévolat si je ne trouvais pas cela agréable. Cela m’a aussi permis de rencontrer toutes sortes de personnes intéressantes. Et, comme je l’ai dit, c’est excellent pour le réseautage et j’ai trouvé la plus grande partie de mon travail très stimulante et intéressante. La plupart des missions bénévoles sont de courte durée, ce qui est aussi un élément positif. On a donc l’occasion de passer à autre chose.

Tremblay : Mon expérience rejoint celle de Dave. J’ai commencé au sein de la Commission des rapports financiers des compagnies d’assurance-vie. Une grande partie de mon travail consiste à évaluer le passif des contrats d’assurance et le capital requis. Et Jim, j’étais avec votre frère John. John était vice-président à l’époque et a fini par accéder à la présidence.

Ce que je dirais aux gens qui nous écoutent, c’est que le fait de siéger à une commission de l’Institut canadien des actuaires permet d’apprendre énormément. Donc, cela est très bénéfique, que ce soit pour vos compétences elles-mêmes, et comme le disait Dave, pour un problème de produit temporaire, ou dans mon cas, un problème lié à l’évaluation, et nous en sommes venus à discuter de l’évaluation des fonds distincts. Et vous vous trouvez avec un groupe de 15 personnes qui représentent de petites, moyennes et grandes entreprises et qui constituent un formidable réseau de talents.

C’est bon pour vous, mais c’est aussi bon pour votre employeur. Cela vous permet de prendre connaissance de ce qui se passe dans l’industrie canadienne et vous pouvez en faire profiter votre entreprise. Ainsi, les employeurs sont souvent très heureux que vous le représentiez au sein d’une commission de l’ICA.

Sur le plan des connaissances, ma participation à la CRFCAV telle que nous la connaissons a été formidable pour moi. J’ai ensuite accédé à la vice-présidence, puis à la présidence de la Commission, et j’ai été ainsi associé à des personnes de talent telles que John Brierley, Lesley Thompson et Simon Curtis, entre autres. J’ai ensuite présidé la Direction des affaires internationales. Cela donne l’occasion d’apprendre à connaître des gens de partout dans le monde. Puis vous représentez le Canada.

Et enfin, en tant que président de l’Institut canadien des actuaires, on acquiert des compétences en gestion. On apprend à prioriser les projets, parce que le temps est limité. On apprend à évaluer les projets à privilégier, à gérer le volet politique, à gagner des appuis et à amener des amis à souscrire à l’initiative que vous jugez importante à ce moment. Je me souviens d’avoir eu à gérer quelques sujets difficiles avec la Society of Actuaries. Mais au bout du compte, nous avons réussi à nous entendre.

J’ai également appris à parler en public. Chaque fois que je devais faire une présentation dans le cadre du Colloque pour l’actuaire désigné, je répétais, je répétais et je répétais. Et ensuite, lorsque l’on devient président de l’ICA, on doit parfois prononcer un discours à la volée. [Rire] Ou bien on a seulement quelques heures pour préparer un discours et on se rend compte que, vous savez quoi? On en est capable!

On n’a plus besoin de répéter pendant trois jours. On connaît le contenu. On acquiert de plus en plus de confiance en soi, et on s’exécute. C’est ce qui m’a amené, et j’y pense encore aujourd’hui, à prononcer mon allocution dans le cadre du 50e anniversaire de l’Institut canadien des actuaires. Les Dandridge m’avait aidé à composer ce que j’appelle aujourd’hui mon « Hommage aux actuaires canadiens ».

C’était une sorte de diatribe semblable au « Je suis Canadien » de la Molson Canadian. Dans mon cas, c’était « Je suis un Fellow de l’Institut canadien des actuaires ». Pour ce discours, qui est accessible sur YouTube, j’ai été ovationné par 800 actuaires à 9 heures du matin. Je suis très fier de cet hommage, et je n’aurais jamais été capable d’une telle allocution si je n’avais pas participé en tant que bénévole aux activités de l’Institut canadien des actuaires au fil des ans. Alors voilà, Chris.

Fievoli : Excellent, merci. Jim, que voulez-vous ajouter?

Brierley : Je voulais seulement dire à quel point cette allocution de Jacques était géniale. J’en ai adoré chaque minute. [Rire]

Tremblay : Merci.

Brierley : Bien entendu, mon expérience est très semblable à celle de Dave et de Jacques. J’ai commencé au sein de la Commission des jeunes actuaires. C’est là selon moi un excellent endroit pour commencer, car les membres sont tous des actuaires relativement nouveaux. L’objectif consiste à créer des réunions et à acquérir de l’expérience au sein d’une commission ou de l’Institut sans subir la pression d’avoir aussi au sein de la commission un ex-président.

Je dirais aussi aux nouveaux membres que le manque d’expérience ne devrait jamais être un souci. Même les membres de commissions les plus chevronnés se souviennent de leurs premiers pas dans le bénévolat et sont bien heureux d’accueillir de nouveaux bénévoles qui leur prêteront main-forte. Le travail au sein d’une commission permet de rester à la fine pointe des actualités concernant la profession. Les connaissances et l’expérience que vous acquérez sont bénéfiques non seulement pour vous, mais aussi, comme l’a dit Jacques, pour votre employeur.

Pour ce qui est des compétences que l’on acquiert, dans mon cas, la première concerne la prise de parole en public. Je suis d’accord avec Jacques. La première fois, j’avais rédigé le document technique n° 2 et on m’a demandé de le présenter lors d’une réunion. Je n’avais jamais parlé en public. J’étais terrifié. J’ai accepté de le faire à condition de pouvoir être assis à la table, sans devoir monter sur la tribune. Mais au fil du temps, j’ai été appelé de plus en plus souvent à parler en public au sujet des travaux de l’Institut. Et cela m’a été très utile.

À la fin de ma carrière, je présentais des exposés administratifs. Lorsque vous êtes président d’une compagnie, vous êtes souvent appelé à parler en public. Mais je devais aussi représenter mondialement mon entreprise pour les opérations d’assurance-vie lors de congrès des analystes en Europe. C’est grâce à l’ICA si, d’incapable que j’étais de me tenir debout pour prendre la parole lors d’une réunion de l’ICA, j’ai pu en arriver à me tenir debout devant 200 analystes me bombardant de questions. J’ai retiré bien plus de mon travail bénévole que ce que j’y ai investi. J’y ai aussi appris le leadership; je répéterais tout ce qu’a dit Jacques.

En fin de compte, je crois que nous devons nous rappeler que la profession d’actuaire est plutôt lucrative, et que cela est attribuable en partie aux efforts bénévoles des personnes qui nous ont précédés. Il fait bon savoir que l’on redonne à la profession et que l’on travaille à servir les intérêts de ceux et celles qui nous succéderont. J’encourage donc vivement tous les membres à s’engager. Cela est bénéfique tant pour vous que pour la profession.

Moore : Mes débuts ressemblent beaucoup à ceux de Jim Brierley. J’ai commencé au sein de la Commission des jeunes actuaires, ce qui me semblait aller de soi. J’ai obtenu mon titre de Fellow en 1967 et, après un an ou deux, j’ai décidé qu’il était temps de commencer à rendre à la profession ce qu’elle m’avait donné.

J’ai commencé aussi simplement que possible en me rendant à la Commission des jeunes actuaires. J’y travaillais avec d’autres jeunes actuaires et aucun d’entre nous ne savait ce qu’il faisait sur le plan du bénévolat. Nous avons donc eu beaucoup de plaisir à définir ensemble nos projets et les besoins du groupe des jeunes actuaires. C’est ainsi que j’ai commencé. J’ai ensuite cherché à avoir des responsabilités plus intéressantes. Et j’ai décidé que ce n’étaient pas tant les projets techniques qui m’intéressaient, mais plutôt le côté « relations publiques » de notre profession.

Autrement dit, je préférais faire connaître le rôle de l’actuaire, expliquer au public ce que nous faisions, ce genre de chose, et contribuer à résoudre certains enjeux publics auxquels étaient liées des questions actuarielles. Je me suis donc engagé davantage. Je crois que la commission suivante que j’ai intégrée était celle des relations publiques. Par la suite, je suis devenu vice-président, puis membre du conseil d’administration, puis président désigné, puis président et ex-président, ce qui nécessitait beaucoup plus de travail, mais qui était aussi plus intéressant pour moi. Et toutes les entreprises pour lesquelles j’ai travaillé étaient très heureuses de soutenir mon travail au sein de l’ICA parce qu’elles se rendaient compte que cela était également bénéfique pour elles.

Je crois que c’est une bonne idée de commencer petit, puis de déterminer le domaine particulier de bénévolat qui vous intéresse et vous pose un défi.

Fievoli : Merci à chacun de vous d’avoir participé à notre balado aujourd’hui et félicitations pour le prix que l’on vous a décerné cette année.

Dickson : Merci, Chris.

Tremblay : Merci à tous.

Brierley : Merci, Chris. Ce fut un plaisir.

Fievoli : Si la conversation d’aujourd’hui vous a plu, allez vous abonner à notre série balado pour vous rattraper et écouter les épisodes que vous avez peut-être manqués. Également, si vous avez des idées pour un futur épisode ou souhaitez participer à la rédaction du contenu pour notre blogue, je vous invite à communiquer avec nous. Nos coordonnées se trouvent dans la description de l’émission.

Je m’appelle Chris Fievoli, et je vous remercie d’avoir écouté Voir au-delà du risque. À la prochaine!

Cette transcription a été révisée par souci de clarté.

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